L'hypertextualité, et la navigation sur le web,
dernière technique de mémorisation ?


Si aujourd'hui, on se sert encore de moyens mnémotechniques, il est évident que les techniques développées par nos comptemporains peuvent être différentes que celles mises en place par les Latins et Grecs à l'époque de Platon. A cette époque on parlait plus volontier de techniques mentales et instruments abstraits.
Actuellement les techniques ne sont plus si abstraites, les instruments ne sont plus seulement mentaux.
Prenons l'écriture hypertextuelle sur le net par exemple, mieux structuré veut dire mieux mémorisé ?

Les sophistes et rétheurs avec leurs techniques de mémorisations (celle des Locis par exemple) devaient se soucier du degré de mémorisation, mais également de la structuration des informations.
Comme on l'a vu précédement, un lieu réel oú fictif qui devait servir d'instrument mental à la mémorisation était dans un souci d'optimisation et facilité de lecture, vide, pas trop grand, avec des éléments assez rapprochés les uns des autres.
La structuration des informations était donc primordiale pour l'orateur, il devait se repérer dans cet espace mental avec aisance et facilité, pouvoir revenir en arrière pour rechercher une image mentale qu'il avait "posée" dans une pièce précise de l'endroit, puis passer a une autre pièce....

Passage du lieu (image mental) au site Internet....

L'Interactivité :

On a précédemment vu que les utilisateurs des techniques de mémorisation datant de l'antiquité pouvaient véritablement interagir dans les lieux mentaux qu'ils creaient en se déplacant par l'esprit dans le lieu abstrait par exemple
(si rentre dans telle pièce alors trouve cette image et/ou cette idée). Penchons nous maintenant sur une des caractéristiques des sites web et de leurs contenus : les liens hypertextes. Peut on parler d'interaction volontaire ? Il semblerai que oui, le spectateur devant l'écran de son ordinateur devient spect-acteur, il interagit, choisit et des ses choix découle des actions , d'autres choix, ou des conséquences (on pourrait également parler du plaisir du texte cher à Mr Barthes...).

La structuration :

L'arborescence des sites web n'est pas laissée au hasard, l'information est le plus souvent distillée, découpée en parties et sous parties bien pensées. Le visiteur sait dans quelle partie il entre et quand il en sort (pour les sites relativement bien fait et bien pensés....: le site idéal....), toujours pour reprendre la comparaison avec les techniques utilisées par les Grecs et Latins, il sait dans quel endroit il est et ce qu'il y a dedans, d'ailleurs le conseil généralement donné au concepteur de site est de ne pas abreuvé inutilement le visiteur de texte long et inutile qui pourrait le faire passer à coté de l'information essentielle, (conseil qui s'apparente étrangement a celui concernant la technique des lieux pour la mémorisation,...lieux vides avec l'essentiel pour ne pas passer à coté de ce qui est à retenir...).

La navigation :

Navigation linéaire ou pas, superficielle, minutieuse, retour..., l'hypertextualité sur le net permet au visiteur de construire son parcours lui même. Dans l'ordre qui lui semble le plus logique ou pas il peut choisir son "itinéraire" au grés de ses humeurs, de ses envies.

L'interactivité, la structuration, la navigation sont peut être des éléments clés dans le processus normal de mémorisation, mais sont ils nés avec le web ? ou les Grecs et Latins le savaient déjà et ont mis en place des techniques de mémorisation se basant ces trois critères sur entres autres ?
En tous cas d'étranges analogies sur les principes de fonctionnement des techniques de mémorisation de l'antiquité et ceux qui régissent la conception d'un site internet sont décelables...est ce pour mieux retenir les contenus des sites (commerciaux...), allez, ne soyons pas trop paranoïaque.........